MAYA

PEINTRE, COLLAGE

• Née en 1952
• Vit et travaille à Avignon

Je travaille à partir de papiers de magazines que je déchire, froisse, décolore, détrempe, peins, triture, ou de papiers de calligraphie que je trempe dans des encres opaques ou transparentes.
Mes supports sont des toiles que je tends et peins à l’acrylique ou avec des pigments, des papiers que je fabrique, des plaques de métal rouillé, du bois marouflé.

Mon travail reflète mes interrogations sur l’humanité, les empreintes laissées par l’Homme, les cultures anciennes et leurs idiomes multiples.
Besoin d’ouverture sur le Monde, besoin incessant de voyages, désir de fouiller comme le ferait un archéologue.

Je crée souvent par séries des peintures/collages jusqu’à épuisement du sujet. Travail ludique et /ou accusateur, mon propos n’étant pas de créer à tout prix mais par « nécessité intérieure ».

Repères / Textes

Ce qui frappe en premier lieu dans le travail de Maya, c’est cette impression de géologie poétique faite d’aplats aux couleurs de marne, de glaise, d’écrasis de mine de plomb et de terre d’ombre, un ensemble de juxtapositions étiré, disposé comme des strates offertes au regard comme autant d’énigmes.

Car il y a dans ces déclinaisons de bandes irrégulières, enchevêtrées comme des morceaux de tissu, la présence de pigments de sables anciens séparée ici et là de longues striures de rouille, quelque chose qui nous raconte un peu de la mémoire du monde.

La matière est écharpée, scarifiée, dilacérée, soumise à toutes sortes de torsions, de pliures, de plissures et d’imbrications.

Maya joue avec des bouts de papier pour créer et organiser ses petits mondes en collages, morcellements, fragments qui s’effeuillent au gré d’une imagerie qu’elle organise avec une attention particulière sur l’écran noir de ses toiles comme si elle zoomait ces propres figurations ou qu’elle créait un vide nécessaire à la naissance de ses histoires.
Comme on dirait d’une scénographie.
[…]
Carnaval étrange de formes déchirées, empreintes, ombres chinoises, séquences de paysages, projections de profils circulaires, toute une effervescence interne se fait jour pour nous indiquer que le monde n’est jamais le même et qu’il est toujours soumis au jeu des métamorphoses.

Jean-Pierre Cramoisan