
VIRGINIE CADART TRAVADEL
CALLIGRAPHE, PEINTRE
• Née en 1962
• Vit et travaille à Avignon
La marche dans la nature, la poésie, les croquis et le tracé des idéogrammes chinois précèdent mon travail dans l’atelier. Ce sont des moments d’éveil des sens, de mise en mouvement. Dans l’atelier, ils vont porter mon geste, animer mon trait, dans une démarche personnelle et résolument contemporaine. Croquis et idéogrammes vont être travaillés en parallèle. Ils vont interagir, s’influencer mutuellement, se déformer, éclater, s’imbriquer. Du travail répété du geste va se dégager un rythme, une dynamique du trait qui mènera au-delà de l’écriture, au-delà du croquis, vers une représentation du monde où prédomine le mouvement. La pratique de la calligraphie est pour moi discipline personnelle, activité créatrice et transmission du geste par la conduite d’ateliers.
Repères / Textes
J’utilise le pinceau chinois, le papier de mûrier et l’encre de Chine. Le pinceau du calligraphe retranscrit avec une extrême finesse sur le papier, comme le ferait un sismographe, toutes les nuances du geste. Il produit un trait animé, qui a de l’os, de la chair, de la tension et ne tolère aucun repenti. Par ailleurs, un idéogramme est porteur de sens : il est image issue de la nature. Il est aussi geste : l’enchaînement des traits qui le composent est une danse du pinceau. Dans ma quête du vivant, ces outils dits « traditionnels » ouvrent d’infinies possibilités, stimulant une approche personnelle et libre des caractères et des formes.
Les thèmes que j’aborde sont liés à l’observation de la nature : la mer, le printemps ou une pomme de cèdre trouvée sur mon chemin.
Ils peuvent aussi évoquer des états psychiques : dans la série sur le rêve, le caractère se disloque, tout comme dans nos songes les images échappent aux contraintes du réel. Enfin, le travail peut s’inspirer d’un poème comme « dans la femme pierre » ou les « dix mille fleurs ».